Nos adhérants ont du talent.
Jean Paul M. a toujours écrit, des textes, des articles, des poésies.
En 2014 il est diagnostiqué parkinson, brusquement ses mots non plus été les mêmes. Son regard porté sur la vie a changé.
Sa poésie est devenue un cri. Elle lui permet d’extérioriser et de liberer le négatif que peut apporter la maladie.
Elle lui permet aussi d’entrevoir la lumière au bout de la nuit, de trouver un réconfort pour lui même et aussi pour les autres.
Voici un de ses derniers poèmes : LA NUIT.
3 heures du matin
Cette nuit-là, mon stylo, insomniaque, m’a tiré du sommeil
Peu regardant sur l’heure affichée sur mon réveil
Il voulait écrire un sujet que je n’aimais pas du tout
et que je considérais même comme un sujet tabou.
Il était curieux de savoir pourquoi je me cachais dans le déni
et pourquoi j’éprouvais comme une petite honte
mêlée d’une vraie crainte face aux cancans du qu’en-dira-t-on
quand « ON » parlait de la maladie de Parkinson.
C’est vrai j’éprouvais une sorte de gène, à tort ou à raison.
Etais-je victime, persécuté, damné, pourquoi cette étrange vision ?
Je décidai donc de répondre avec franchise à ses questions
et saisissai l’occasion pour crever l’abcès de ma déraison.
4 heures du matin
Afin de sortir du marécage, de contradictions où je m’enfonçais
je promis à mon « Waterman » croix de bois croix de fer, ma ferme résolution
d’accepter enfin la triste mais inéluctable vérité,
d’affronter enfin le regard même malveillant d’autrui,
de n’avoir enfin plus de complexe à avouer la maladie ;
et surtout de ne jamais cesser de sourire à la vie,
même si cette garce m’a joué sournoisement quelques vilenies.
Frères parkinsoniens faisons de « combats, volonté et courage »
notre devise gravée dans la peau comme un indélébile tatouage ;
l’espoir doit être notre guide, notre moteur et notre tremplin.
Il est maintenant 5 heures du matin
C’est l’heure où sagement mon stylo a regagné son étui
assez satisfait, ma foi, de ce qu’on s’était dit et écrit ;
serein et apaisé il finit tranquillement sa nuit
me laissant sur les bras mon histoire sans chute.
Alors, silence, respectons son sommeil….chut….chut.
Et voilà que d’un coup mon histoire a….deux chuts !
Jean-Paul M.